1. Mammifère rongeur omnivore, de la famille des Muridés, comprenant des centaines d'espèces dans le monde, qui se caractérise par une longue queue écailleuse, un museau pointu, deux incisives tranchantes à chaque mâchoire, qui est particulièrement prolifique et vorace et vit comme commensal de l'homme auquel il peut inoculer les bactéries et virus dont il est porteur; mâle adulte de cette espèce. Rat crevé; nid, trou, piège à rat; dent, museau, peau, queue de rat; chasser, détruire les rats. Ce joujou, que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, c'était un rat vivant! (Baudel.,Poèmes prose, 1867, p. 94).On obtient des résultats analogues sur les rats mâles au moyen d'une opération simple et bénigne (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 128).− Mort aux rats. Composition utilisée pour détruire les rats. Synon. raticide.Acheter, vendre de la mort aux rats. Les préparations toxiques (...) vulgairement appelées « mort aux rats » sont assez efficaces (Sacquépée, Garcinds Nouv. Traité Méd.fasc. 3 1927, p. 555).
− Rat gris, rat d'égout. Rat de grosse taille, gris clair venu d'Asie centrale en Europe qui vit dans les égouts et les caves et qui constitue l'espèce la plus commune. Synon. surmulot.Timidement d'abord et la moustache frémissante, avec un peu plus d'audace aussitôt qu'un peu de jour avait argenté son nez rose, de sous les pierres émergeait le long corps dodu d'un vieux rat d'égout (J. Bousquet,Trad. du sil., 1936, p. 224).
− Rat blanc. ,,Mutation albinos du surmulot`` (Zool., t. 4, 1974, p. 734 [Encyclop. de la Pléiade]).
− Rat noir. Rat gris foncé ou noir qui établit son nid dans les greniers et les granges. Devant le soupirail, un gros rat noir, tout ruisselant de l'eau des égouts (...) levait d'étonnement ses bras courts (A. France,Révolte anges, 1914, p. 147).
2. En partic. − Rat des champs. [P. allus. à la fable de La Fontaine Le Rat des villes et le rat des champs] Synon. de campagnol, mulot.Une vieille femme (...) faisait (...) notre festin dans une huguenote. Je n'avais pas perdu l'habitude du repas du rat des champs (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 261).
− Rat d'eau. Synon. de campagnol* amphibie.Un rat d'eau qu'il avait aperçu la veille nageant dans le fleuve (Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p. 62).
3. P. anal. [Nom donné à des animaux ressemblant au rat] a) Rat + adj.− Rat musqué, rat d'Amérique. Synon. de ondatra.L'eau monta sur la glace et Venant voulut chasser le rat musqué tout de suite, sans tendre des pièges (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 171).P. méton. Fourrure de l'animal. Manteaux Toscane (...) 37 000 (...) et au prorata de ces prix: Astrakan (...). Rat d'Amérique (Le Figaro, 22 nov. 1951, p. 5, col. 5-6).
− Rat palmiste. Synon. de xérus.Une nichée de bêtes sauvages, lémures, écureuils-volants, rats palmistes (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 376).
b) Rat + compl. déterminatif− Rat de blé (à queue courte), rat des moissons. Synon. de hamster.La femelle du rat des moissons (...) empêche le refroidissement de ses petits en obturant (...) l'une des deux entrées de son gracieux nid aérien (Zool., t. 4, 1974, p. 865 [Encyclop. de la Pléiade]).
− Rat d'Égypte, rat de Pharaon. Synon. de mangouste.Dormant la nuit dans les palais écroulés, parmi les chats sauvages et les rats de Pharaon (A. France,Thaïs, 1890, p. 30).
− Rat de mer. Synon. de chimère.Chimère monstrueuse (...) appelée aussi Rat de mer, Roi des harengs (...) Corps allongé se terminant par une queue grêle (Coupin,Animaux de nos pays, 1909, p. 185).
c) Rat + subst. en appos. ou en compos.− Rat(-)taupe. Synon. de spalax.Les Spalax ou Rats-taupes méditerranéens sont solitaires et se nourrissent surtout de racines, de bulbes et de rhizomes (Zool., t. 4, 1974, p. 1007 [Encyclop. de la Pléiade]).
− Rat-kangourou. Mammifère qui ressemble à un petit kangourou (d'apr. Zool. 1972). Les rats-kangourous, « souris à poches » et formes apparentées ont un pelage tantôt doux et soyeux, tantôt au contraire rude, voire épineux (Zool., t. 4, 1974, p. 1002 [Encyclop. de la Pléiade]).
5. Loc. verb. − Être comme rat en paille, un rat dans son fromage. Être très à son aise dans une situation, un endroit et y trouver de quoi pourvoir abondamment à ses besoins. Synon. être comme un coq en pâte (v. coq1).Ce que je vois de plus clair dans tout ceci, c'est que vous vous êtes fourré dans la dot de ma fille comme un rat dans un fromage (Labiche,Ptes mains, 1859, i, 10, p. 36).
− Être fait, pris comme un rat. Se trouver pris au piège, dans une situation sans issue. L'énorme enveloppe qui redégringole sur les gendarmes!... ça les étouffe, ils restent coincés dans les volants (...) ils étaient faits comme des rats (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 482).Les Fritz étaient pris entre deux feux, faits comme des rats (Vialar,Hte-mort, 1951, p. 277).
− S'ennuyer, s'embêter comme un rat (mort) (fam.). S'ennuyer, en raison d'une grande solitude, d'une grande inactivité. Cette rosse-là le met sous son derrière [un journal] afin que je ne puisse pas l'avoir et que je sois là, à m'embêter comme un rat mort (Courteline,Client sér., Chez l'avocat, 1894, pp. 118-119).
− Être gueux comme un rat (d'église). Être dans un grand dénuement. Je suis gueux comme un rat; ma maison rue d'Enfer n'est pas payée (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 230).Je voudrais te voir aimer quelqu'un pour t'en faire cadeau tout de suite, fût-il gueux comme un rat d'église (Augier,Ceint. dorée, 1855, p. 349).
− Donner des rats (vx). Marquer à la craie les habits des passants avec une étoffe en forme de rat un jour de Carnaval ou de fête. Pendant les jours gras, quelques enfants s'amusent à donner des rats aux passants (Ac.1798-1878).
− Avoir des rats dans la tête (vx). Avoir des caprices, des idées bizarres. Il lui a pris depuis peu un nouveau rat (Ac.1798-1878).
− Prendre un rat (vx). [En parlant d'une arme à feu] Ne pas lâcher son coup; avoir des ratés. Votre pistolet, votre fusil a pris un rat (Ac.1798-1878).
− Prendre des rats par la queue (vx). Couper les bourses (d'apr. Rey-Chantr. Expr. 1979).
− Les rats quittent le navire. Ton gégé crève de trouille. Les rats quittent le navire. Il n'y aura bientôt plus dans la rue que les filles qui travailleront pour les hommes de Menda (J. Houssin,La Nuit du Dobermann, Paris, Fleuve noir, 1981, pp. 39-40).