1. [Corresp. à blanchir I A; le compl. d'obj. dir. désigne gén. les murs d'une maison] Enduire à nouveau d'un produit blanc. Voilà un homme dont la maison tombe en ruine; (...) on vient lui dire que les pierres manquent et lui conseiller de reblanchir les vieilles pour en tirer parti (Musset,Confess. enf. s., 1836, p. 24).On a reblanchi le mur en 1849. Les nations s'y insultaient (Hugo,Misér., t. 1, 1862, p. 370).− Empl. abs. On ne voit que murailles, où la pluie laisse sur la chaux de longues traces noires. Où sont les blancheurs de Rabat, ces grands murs blancs, que les négresses passent leur temps à reblanchir (...). Le Fassi [habitant de Fez], lui, reblanchit rarement, et laisse les toiles d'araignées pendre (Tharaud,Fez, 1930, p. 23).
− Au part. passé. Il contemplait piteusement la rue, voyant à toutes choses la décadence de l'État (...): aux maisons reblanchies, aux murs recrépis (...) et surtout à la jeunesse des jeunes gens (Toepffer,Nouv. genev., 1839, p. 207).
2. [Corresp. à blanchir I B] Rare. Laver de nouveau, remettre dans un état de propreté impeccable. C'était bien toujours (...) son jupon de droguet, son devanteau rouge et sa coiffe de linge sans dentelle; mais elle avait reblanchi, recoupé et recousu tout cela (Sand,Pte Fad., 1849, p. 194).− Empl. pronom., réfl., région. (Champagne, Ardennes), vieilli. ,,Enlever ses vêtements de travail pour en mettre de plus propres; changer de linge, principalement le dimanche; ou pour aller au marché de la ville voisine`` (Diot, Pat. briard, 1930, p. 93). Le dimanche, on tire de l'armoire le linge nécessaire pour se « reblanchir » (Menon, Lecotté,Village Fr., 1, 1954, p. 20).