A. − 1. Ramener de la périphérie vers le centre. Recentrer les commerces d'une ville. ♦ Empl. pronom. La réalité du corps rassemblée jusque-là dans les bras et dans les jambes cherchait à se recentrer (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 272).
2. Au fig. a) Recentrer son activité ou, en empl. pronom. se recentrer. Revenir à ce qui est essentiel, sans se disperser.
b) Revenir à une pratique (politique, syndicale) qui rompe avec des positions révolutionnaires ou extrémistes. Part. passé en empl. subst. Personne qui est revenue à des positions de juste milieu. Un sociologue, Bernard Cathelat (...) entrevoit l'amorce d'un retour à des valeurs sûres, stables, durables, chez ces 49 % de Français « classiques » − la majorité − qu'il appelle les « recentrés »: on ne veut plus l'écume des jours, mais la houle ample et profonde du temps (Le Point, 8-14 août 1988, p. 60, col. 1).
REM. 1. Recentrage, subst. masc.a) Action de ramener vers le centre ce qui a été éloigné à la périphérie. Des études menées par le District tendant à préconiser le « recentrage » de la capitale, « c'est-à-dire l'implantation d'emplois au voisinage des centres les mieux desservis en transports » (Le Monde, 14 janv. 1966ds Gilb. 1980, s.v. re-).b) Pol. Action de recentrer (son activité politique ou syndicale). Un remarquable discours sur le « recentrage » de l'action syndicale (L'Express, 18 sept. 1978ds Gilb. 1980, s.v. re-).c) Sports. Action de ramener le ballon vers le centre. Les Gallois se permettaient de combiner par feintes, recentrages (Encycl. des Sports, 1924ds Petiot 1982).
2. Recentrement, subst. masc.Action de rassembler autour d'un thème central. Méthode − et même technique − de recentrement de l'homme dispersé, le yoga veut lui assurer la pleine maîtrise sur toutes ses ressources vitales (Philos., Relig., 1957, p. 52-11).