−
Loc. et expr. ♦ Vivre en rentier. Vivre sans soucis pécuniaires, tranquillement. Une fois que le père Bonderoi fut mort, la veuve se mit à vivre en rentière paisible et irréprochable. Elle fréquentait assidûment l'église, parlait dédaigneusement du prochain, et ne laissait rien à dire sur elle (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Remplaçant, 1883, p. 867).On lui donna la permission de sortir en ville et il vécut alors en petit rentier, faisant son tour jusqu'à la gare par l'avenue d'Alsace-Lorraine, flânant aux devantures, allant lire le communiqué pour voir s'il l'on parlait des secteurs où il s'était battu (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 307).
♦ Faire le rentier. (fam.). Ne plus travailler. − Qu'est-ce qui vous est donc arrivé, père Crainquebille? Il y a bien trois semaines qu'on ne vous a pas vu. Vous avez été malade? Vous êtes un peu pâle. − Je vas vous dire, m'ame Mailloche, j'ai fait le rentier (A. France, Crainquebille, 1904, p. 42).Il faisait le rentier; il allait souvent pêcher au canal et il rapportait des nouvelles du quai de Jemmapes (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 242).
♦ En rentier. Deux chaises de fer étaient restées sur la terrasse; Daniel en prit une par le dossier, la porta sur le bord du trottoir et s'assit en rentier sous le ciel militaire (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 79).