RESSUAGE, subst. masc.
Fait pour un corps de ressuer, de perdre son humidité. −
Spécialement ♦
[L'action consiste en une perte d'eau] BOUCH. ,,Temps pendant lequel une carcasse fraîchement tuée est laissée à l'air libre à la température ordinaire pour se débarrasser de son humidité de surface`` (Villemin 1975). Synon. ressuyage (dér. s.v. ressuyer).On pratique encore couramment la méthode du ressuage ou ressuyage, c'est-à-dire l'exposition à l'air libre des carcasses pour permettre leur refroidissement (Technol. Boucher, Paris, Delachaux Niestlé spes, t. 2, 1977, p. 66).CÉRAM. Première phase de la cuisson destinée à éliminer l'humidité de la pâte. Le ressuage [a pour but de] faire acquérir [à la pâte jusqu'alors bouillie] la consistance qu'on nomme pâteuse (Al. Brongniart, Arts céram., t. 1, 1844, p. 104).PANIFICATION. ,,Phase que traverse le pain, à la sortie du four, qui correspond à un refroidissement, à une certaine élimination d'eau et de gaz carbonique et donc à une perte de poids de l'ordre de 2 à 3 %`` (Clém. Alim. 1978). Synon. ressuyage.Le milieu (...) peut affecter l'état du pain durant le ressuage: par temps humide le pain doit ressuer en lieu sec et aéré, afin que la croûte conserve sa nature croustillante; par temps sec (...) il doit être protégé du milieu ambiant qui risque d'accélérer la dessiccation de la croûte et le séchage du pain (R. Calvel, Le Pain, Paris, P.U.F., 1979, p. 86).TRAV. PUBL. Suintement à la surface d'un béton de l'eau de gâchage. Le ressuage est influencé par divers facteurs: dosage en eau, nature (...) et forme des grains des éléments fins du béton, présence de sels alcalins ou très solubles (Béton1976).♦ [L'action consiste en une diffusion] BÂT. ,,Coloration de couches de peinture par diffusion de sous-couches d'une autre teinte`` (Barb.-Cad. 1971).
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[L'action consiste en une séparation] FOND., MÉTALL. ,,Action qui consiste à épurer le fer et à lui faire rejeter ses impuretés, en le martelant vigoureusement à chaud`` (Havard 1890). Séparation au cours du chauffage des éléments d'un métal brut par fusion partielle, le reste de la masse restant solide. On peut aussi [pour purifier un métal] opérer par ressuage et ne fondre qu'une partie du métal, si les points de fusion sont assez différents (plomb-argent) (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 114).PÉTROL. ,,Chauffage de la paraffine brute afin d'obtenir sa séparation avec l'huile`` (Ayache 1981). La paraffine molle [est renvoyée au] ressuage (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 94).Prononc. et Orth.: [ʀ
əsɥa:ʒ]. Barbeau-Rodhe 1930: le ressuage [lə
ʀ
əsɥa:ʒ], [lə
ʀsɥa:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1692 « fourneau servant à faire ressuer les culots composés d'argent, de plomb et de cuivre » (Boizard, Traité des monnaies, p. 193); 2. a) 1723 métall. « opération consistant à séparer l'argent contenu dans le cuivre par la liquation » (Savary); b) 1762 « état d'un corps qui rend son humidité » (Ac.); c) 1842 « action de faire sortir, à coups de marteau, le laitier interposé entre les parties d'une loupe de fer » (Ac. Compl.); d) 1870-71 « opération destinée à faire ressuer les graines de cacaoyer » (Littré). Dér. de ressuer*; suff. -age*.