REVENEZ-Y, subst. masc. inv.
Action de revenir à une personne ou à une chose que l'on a aimée, appréciée. A. − Fam. [En parlant d'un aliment, d'une boisson] Goût de revenez-y. Saveur qui incite à en reprendre. Ce plat, ce vin a un goût de revenez-y. P. méton. Désir d'absorber de nouveau un aliment. J'avais au fond de la gorge un revenez-y de parmesan et de chianti (Arnoux,Paris, 1939, p. 186).
B. − Nouvelle manifestation d'un sentiment, retour de la pensée de quelqu'un à quelque chose. Au moindre orage jaillissent des regrets; c'est une sorte de revenez-y, comme à des existences antérieures où nous eûmes (...) plus de désirs que de satisfactions (Barrès,Amit. fr., 1903, p. 142).Tout ce qu'elles risquent [les réserves], c'est d'avoir (...) à supporter peut-être quelques revenez-y de la mauvaise humeur des Boches (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 102).
C. − Retour en arrière. [Julien] était un amateur maniaque, rarement satisfait de son premier jet, et il gâchait ses facultés d'improvisateur par des revenez-y compliqués (L. Daudet,Mésentente, 1911, p. 193).
D. − Vieilli. Récidive. Il m'a joué un tour, mais je l'attends au revenez-y (Littré).
Prononc. et Orth.: [ʀ
əvnezi]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1638 norm. « retour d'un sentiment longtemps oublié » (D. Ferrand, Muse norm. d'apr. FEW t. 10, p. 353a); 2. 1808 « ce qui est agréable et à quoi on revient avec plaisir » (Hautel); 3. 1830 « retour sur le passé » ([L'Héritier], Suppl. Mém. Vidocq, t. 1, p. 310); 4. 1870 « récidive » (Littré). Comp. de la forme verbale revenez (revenir*) et du pron. y*. Cf. le synon. revas-y (ca 1610 ds Hug.).