A. − [Rhéo- signifie « courant (électrique) »] 1. [Le 2eélém. est un élém. formant issu du gr.] V.
rhéostat, rhéostatique (dér.
s.v. rhéostat) et aussi:
rhéographe1, subst. masc.,électr. ,,Appareil servant à enregistrer graphiquement les variations d'intensité d'un courant électrique`` (Dew. Mes. 1973). On connaît les remarquables solutions particulières (...) apportées au problème de l'oscillographie par l'oscillographe Blondel et le rhéographe Abraham (J. Phys. et Radium, 1920, p. 147).
Rhéographie , subst. fém., dér. , électr., physiol. ,,Enregistrement graphique du courant électrique`` (Kamen. 1972). Rhéographie sur papier conducteur (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 539).En partic., méd. ,,Enregistrement des modifications rythmiques de la conductibilité électrique d'un segment du corps humain traversé par des courants de haute fréquence, en rapport avec les variations de la masse sanguine de cette région. Parfois utilisée dans les états démentiels, les troubles psychiques liés à l'artériosclérose cérébrale`` (March. 1970). La rhéographie mesure les variations d'impédance. Celles-ci sont vraisemblablement en rapport avec les modifications du volume sanguin (Méd., t. 2, 1979, p. 621 [Encyclop. de la Pléiade]).
Rhéographique , adj., dér. , phys. Calcul rhéographique. ,,Méthode de calcul analogique qui étudie la répartition de potentiels et de courants dans un milieu continu`` (Électron. 1963-64). Synon. calcul par analogie rhéoélectrique (v. infra A 2).Cuve rhéographique. ,,Bassin empli d'un électrolyte, qui permet de résoudre l'équation de Laplace, c'est-à-dire de déterminer expérimentalement la distribution de potentiels d'un système de conducteurs qui y est immergé`` (GDEL). La cuve rhéographique (...) fut appliquée à des problèmes de champs magnétiques et électrostatiques en 1905 par Smoot (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 285).
rhéomètre1, subst. masc.,électr. Synon. vieilli de galvanomètre (d'apr. Mots rares 1965).Voir Ser, Phys. industr., 1890, p. 293.
rhéotome , subst. masc., physiol. Interrupteur automatique d'un courant électrique à rythme réglable qui, utilisé dans l'étude de l'influence de la durée de passage d'un courant sur l'excitation d'un muscle à contraction rapide, permet de réaliser des passages de courant de l'ordre du dix-millième de seconde (d'apr. Lar. Méd. t. 3 1972, Méd. Biol. t. 3 1972).
2. [Le 2eélém. est un adj. fr.] :
rhéoélectrique , adj., électr. Le principe des méthodes de calcul par analogie rhéoélectrique est fondé sur l'identité des équations aux dérivées partielles qui régissent, d'une part, la distribution du potentiel électrique dans un conducteur et, d'autre part, le phénomène étudié (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 538).
3. [Le 2eélém. est un subst. fr.] :
rhéobase , subst. fém., physiol. ,,Intensité minimale d'un courant excitant de longue durée qui permet d'atteindre le seuil d'excitation, c'est-à-dire d'obtenir la réponse minimale du tissu excité: nerf, muscle, etc.`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Synon. seuil* galvanique.Le physiologiste français L. Lapicque a proposé de définir un temps minimum caractéristique de l'excitabilité (...). Par convention, on choisit le temps minimum correspondant à un courant d'intensité double de la rhéobase. Ce temps minimum est la chronaxie (Camefort, Gama,Sc. nat., 1960, p. 226).
rhéocardiographie , subst. fém., méd. ,,Enregistrement des modifications volumétriques du cœur et des gros vaisseaux, au moyen de la diagraphie [enregistrement des variations de résistance ou d'opacité correspondant aux changements de volume d'un organe traversé par un courant électrique ou par des rayons X (d'apr. Méd. Biol. t. 1 1970)]`` (Méd. Flamm. 1975).
rhéoencéphalographie , subst. fém., méd. ,,Technique de mesure du débit sanguin cérébral fondée sur l'enregistrement des variations d'impédance entre deux électrodes placées sur le scalp, ce paramètre variant avec le pouls`` (GDEL).
rhéo-pneumographie , subst. fém., méd. ,,Méthode de mesure des variations du volume pulmonaire utilisant des courants de haute fréquence. Il existe une relation entre les modifications de l'impédance (...) et les variations du volume pulmonaire`` (Méd. Biol. Suppl. 1982). Rem. Rhéocardiographie, rhéoencéphalographie, rhéopneumographie semblent effectivement comp. de rhéo- + cardio/encéphalo/pneumographie sur le modèle de électrocardiographie, phonocardiographie, pneumogastrographie, etc.; ils peuvent également être considérés comme des dér. de rhéographie (v. supra A 1) par introd. d'un élém. intermédiaire désignant l'organe concerné par cette technique d'examen.
B. − [Rhéo- signifie « écoulement (de la matière) »; les mots constr. appartiennent au vocab. de la mécan. des fluides et de ses applications technol.]: rhéogramme , subst. masc., mécan. des fluides. ,,Relation de fonction entre la tension de cisaillement et le gradient de vitesse, représentée graphiquement dans un système de coordonnées rectangulaires`` (Normes fr., n o60 001 ds Clé Mots). Substances qui obéissent à la loi de Newton, c'est-à-dire pour lesquelles la viscosité est une grandeur indépendante de la tension de cisaillement et du temps de cisaillement. Le rhéogramme est une droite passant par l'origine. Substances plastiques idéales (...) Le rhéogramme est une droite qui ne passe plus par l'origine mais qui coupe l'axe des abscisses en un point R. La valeur OR est la mesure du seuil d'écoulement (Normes fr., n o60 001ds Clé Mots).
rhéographe2, subst. masc.,bât. ,,Appareil destiné à mesurer les propriétés rhéologiques du béton`` (Termes nouv. Sc. Techn. 1983). Rhéographe. Le principe de l'appareil réalisé par M. Bombled au CERILH consiste à mesurer la résistance au cisaillement à l'aide de sondes dynamométriques dont les diamètres varient de 1 à 12 mm (Le Moniteur des trav. publ. et du bât., janv. 1974, n o1, p. 60 ds Clé Mots).
rhéologie , subst. fém., phys. , bât. Science, étude des phénomènes qui conditionnent l'écoulement et la déformation de la matière (plasticité, viscosité, élasticité) (d'apr. Adr.-Legr. 1981). La rhéologie est l'étude de l'écoulement des corps naturels. En fait, elle a un sens plus large et comprend aussi l'étude de la déformation de la matière, même lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'un écoulement continu (Encyclop. Sc. Techn.t. 91973, p. 539).
Rhéologique , adj., dér. Qui se rapporte à la rhéologie (v. supra rhéographe). Propriétés rhéologiques de l'encre. Comportement rhéologique du sang. La viscosité sanguine dépend de l'hématocrite: lorsque le volume relatif occupé par les hématies augmente, la viscosité croît rapidement (Encyclop. Sc. Techn.t. 61971, p. 590).
rhéomètre , subst. masc.Appareil qui met en mouvement un cylindre tournant dans le liquide à mesurer, à une vitesse sélectionnée constante et mesurant le couple de freinage, proportionnel à la viscosité du liquide (d'apr. Mesures, juin 1974, n o6, p. 76 ds Clé Mots).
rhéopexie , subst. fém., phys. ,,Propriété d'une substance qui se solidifie quand on l'agite et revient à son état initial après cessation de l'effort, en un temps plus ou moins long`` (Normes fr., n o60 001, ibid.). Certains gels, comme les suspensions aqueuses d'argile (...) peuvent se transformer en sols par agitation; en les laissant au repos, les sols redeviennent gels: le phénomène est appelé thixotropie (c'est la propriété bien connue des sables mouvants). La rhéopexie se rapporte au processus contraire, par lequel la gélification se produit plus rapidement si on agite mécaniquement le sol ou si on le soumet à l'action d'ultra-sons de haute fréquence (Encyclop. Sc. Techn.t. 61971, p. 260).
Rhéopexique , rhéopectique , adj., dér. Relatif à la rhéopexie. On propose d'appeler « rhéopectiques » les sols où une telle coagulation est possible (J. Phys. et Radium, Chim. phys., 1936, p. 70).Étude des phénomènes rhéopexiques (gélification) dans l'industrie alimentaire (épaississants), l'industrie des cosmétiques, l'industrie pharmaceutique, l'imprimerie, etc. (Le Marché de l'innovation, 1976, n o20, p. 13 ds Clé Mots).