B. − Avoir son lieu d'implantation (à, dans). 1. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Synon. se situer, se trouver.En face de l'humble maison à cinq étages siège un hôtel (Verlaine,
Œuvres posth., t. 1, Souv., 1896, p. 267).Entre deux fenêtres siégeait, barbu et cornu, le Moïse de Michel-Ange (France, Pt Pierre, 1918, p. 214).
2. MÉDECINE a) [Le suj. désigne un mal, une douleur] Être localisé dans un endroit précis du corps. Omer apprit que le mal siégeait au ventre. Lui-même souffrait parfois d'indigestions (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 114).[Les crampes d'estomac] donnent une impression de torsion souvent pénible pouvant irradier vers le dos mais siégeant elles aussi dans la région de l'épigastre (Quillet Méd.1965, p. 131).
b) [Le suj. désigne une maladie et/ou ses manifestations cliniques visibles] Sous ces cartilages saillants et gonflés, entre les deux yeux vitreux siégeait un coryza éternel (Drieu La Roch., Rêve bourg., 1937, p. 203).Il faut rapprocher de l'épidermomycose la dysidrose, qui a également des rapports étroits avec l'eczéma. Elle siège aux mains et aux pieds (...) et est formée par de nombreuses vésicules (Quillet Méd.1965, p. 309).
3. Au fig., littér. ou poét. a) [Le suj. désigne un inanimé abstr.] Synon. résider, régner.− Siéger à, sur.Pourquoi la pâleur siége à ton front soucieux; Pourquoi, tel qu'un voleur tu détournes les yeux (Barbier, ïambes, 1840, p. 151).Il était impassible et dur, et sur sa bouche Siégeaient l'amer mépris et le vouloir farouche (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 327).
− Siéger en.En lui siégeait une force élégante, irrésistible, qui dans l'antiquité en eût fait un modèle (Jammes, Mém., 1923, p. 135).
b) [Le suj. désigne une pers.] Rester présent. Henri de Régnier est le pair de ces grands poètes [Lamartine, Vigny] et siègera dans notre admiration bien au-dessus des Parnassiens en apparence inaccessibles (Proust, Chron., 1922, p. 176).