Recherche Sifflées

SIFFLER, verbe
I. − Empl. intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers.]
1. Émettre un ou des sons aigus en chassant l'air entre les lèvres serrées. [Colomba] se mit alors à siffler entre ses doigts (...) et la sentinelle avancée des bandits ne tarda pas à paraître (Mérimée,Colomba, 1840, p. 159).V. sifflement A 1 a ex. de Pourrat.
[Avec un compl. en de exprimant le sentiment manifesté] Il siffla d'admiration et travailla sans parler (Colette,Mais. Cl., 1922, p. 93).
[Avec un compl. de but] Elle siffla encore un coup pour se faire voir. Alors Olivier dressa le bras, puis il siffla lui aussi pour dire oui (Giono,Gd troupeau, 1931, p. 63).Elle était arrêtée devant une affiche, Costals devant une autre, à quelques mètres d'elle. Il siffla pour la faire venir, comme un souteneur (Montherl.,Lépreuses, 1939, p. 1401).
Expr. Tu peux toujours siffler! (Dict. xixeet xxes.) [Expr. par laquelle on exprime son refus d'obéir] (Dict. xixeet xxes.).
2.
a) Produire un son ou une série de sons aigus en soufflant dans un sifflet. L'étranger (...) tira un sifflet, et, sifflant trois coups, fit venir deux domestiques (Balzac,Annette, t. 1, 1824, p. 228).Puis, avant de siffler pour donner le signal du départ, il s'assura encore de la bonne ordonnance du train (Zola,Bête hum., 1890, p. 56).
b) Faire fonctionner le sifflet d'une locomotive, d'un bateau pour signaler une manœuvre. Le mécanicien siffla, le train se mit en marche, et disparut bientôt (Verne,Tour du monde, 1873, p. 181).
CH. DE FER, vieilli. Siffler au disque. Siffler pour obtenir le panneau autorisant le passage du train. Pop., vieilli. [Par jeu de mot] Faire des propositions à une femme:
1. Rien à faire de cette femme-là... J'ai sifflé au disque assez longtemps... Pas mèche... La voie est barrée. − Pardieu! vous, d'Axel (...) dit Christian quand il eut compris le sens de cette expression passée de l'argot des mécaniciens dans celui de la haute gomme. A. Daudet,Rois en exil, 1879, p. 184.
[Le suj. désigne le train, le bateau, etc.] Après une longue attente, la locomotive siffla longuement, et le train s'ébranla dans le brouillard (Rolland,J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 861).Et les remorqueurs sifflent et les gros tramways grondent (Ramuz,A. Pache, 1911, p. 110).
3. Exécuter un air musical en sifflant. Synon. siffloter.[Darcy] se fit ramener chez lui en sifflant de l'air d'un homme très satisfait de sa journée (Mérimée,Double mépr., 1833, p. 109).La corporation est gaie. Tous les peintres sifflent. Tous les plâtriers chantent (Malègue,Augustin, t. 1, 1933, p. 300).
4. P. anal.
a) [Le suj. désigne certains oiseaux] Émettre un cri ou une série de cris modulés (dits flûtés). Le merle siffle. V. merle ex. de Rolland.
b) [Le suj. désigne des serpents, certains animaux] Émettre un bruit strident avec la bouche, en accompagnement d'une conduite d'attaque ou de défense. V. jars1ex. de Zola.
B. −
1. [Le suj. désigne un animé] Avoir une respiration stridente.
[Le suj. désigne une partie de l'appareil respiratoire, la respiration] Bréval ne bougeait plus; on n'entendait que sa respiration courte qui sifflait (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p. 236).
2. [Le suj. désigne une pers.] Prononcer d'une manière stridente ou en émettant des sifflements ou des chuintements parasites. Celui-ci grasseye, celui-là blaise, cet autre siffle parce qu'il a perdu une incisive (Mérimée,Ét. litt. russe, t. 2, 1870, p. 4).
[Le suj. désigne la voix ou des productions verbales] Sa voix sifflait un peu car il ne quittait pas du bout des dents un gros cigare (Gide,Journal, Feuillets, 1911, p. 352).Je crois que je le hais, je les hais tous. Les mots sifflaient dans sa bouche (Bernanos,Journal curé camp., 1936, p. 1136).
3. Produire un son ou un bruit strident.
a) [Le suj. désigne une chose qui frappe l'air, se meut rapidement] Le fouet siffle; la courroie siffle. Ses deux garçons étaient tisserands, et dans ce vieux nid on entendait grincer les métiers et siffler les navettes du matin au soir (Erckm.-Chatr.,Conscrit 1813, 1864, p. 27).Lever la tête lorsque sifflait l'aile des canards sauvages (Mauriac,Journal 1, 1934, p. 90).[P. méton.;] [le suj. désigne un appareil] Une buée tiède (...) que brassaient en sifflant les ventilateurs (Martin du G.,Thib., Consult., 1928, p. 1127).
b) [Le suj. désigne un projectile] Les balles sifflent. Comme il passait derrière un mur, il entendit siffler un obus et se blottit (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p. 288).
Siffler aux oreilles de qqn. Passer à proximité. Une balle lui siffla aux oreilles (Montherl.,Songe, 1922, p. 78).P. anal. Être entendu avec désagrément. Sa fidèle Nanon paraissait-elle au marché, soudain quelques lazzis, quelques plaintes sur son maître lui sifflaient aux oreilles (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 207).
c) [Le suj. désigne de la vapeur ou un gaz sous pression qui s'échappe ou se détend] Le gaz siffle.
[Le suj. désigne le conduit, le récipient] À chaque bouffée de vent, la bouilloire sifflait et crachotait sur le poêle (Bernanos,Imposture, 1927, p. 524).
d) [Le suj. désigne un corps qui brûle, une flamme, un corps brûlant mis au contact de l'eau, etc.] Synon. grésiller.Les bûches sifflaient. Un des becs de gaz sifflait (Zola,Bonh. dames, 1883, p. 693).Les linges mouillés sifflaient et fumaient sur la pierre chaude (Ramuz,A. Pache, 1911, p. 258).
4. [Le suj. désigne un vent violent] Souffler en produisant des sons aigus. Synon. hurler, gémir.
[Le suj. désigne les objets que le vent fait vibrer] Les cordages sifflent. Le vent se lamentait, les broussailles sifflaient (Hugo,Rhin, 1842, p. 209).
5. Avoir les oreilles qui sifflent. Éprouver une sensation intense de sifflement, à la suite d'un traumatisme auditif, à cause d'un excès de pression artérielle. Mon cœur battait au point que je crus qu'il allait se rompre, les oreilles me sifflaient, tous les objets tourbillonnaient autour de moi, je tombai comme un homme ivre et m'évanouis (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 39).Au fig. Être encore sous le coup du danger couru lors d'une fusillade, d'un bombardement. Ses oreilles sifflaient encore du bruit des boulets (Gozlan,Notaire, 1836, p. 248).
Les oreilles ont dû lui siffler. [Expr. par laquelle on indique qu'un absent a été l'objet de médisances] V. oreille I B 1 a.
[Le suj. désigne ce qui provoque la sensation] Le sang sifflait aux oreilles du braco (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 272).
II. − Empl. trans.
A. − [Corresp. à supra I A]
1.
a) Siffler un animal. L'appeler ou lui donner un ordre, en sifflant. Siffler son chien. On entendit encore une seconde l'homme siffler ses bêtes en s'éloignant; puis plus rien (Alain-Fournier,Meaulnes, 1913, p. 270).
b) Siffler qqn.Lui ordonner une manœuvre, lui donner une instruction, en sifflant. Siffler un automobiliste, siffler un joueur qui a commis une faute. P. méton. Siffler une automobile. Dès qu'une auto est sifflée, si elle fait mine de ne pas s'arrêter, on tire dessus (Morand,New-York, 1930, p. 91).
Siffler une femme. Lui manifester l'intérêt qu'on lui porte, en sifflant. J'allais parmi cette foule, avec des envies de faire mimi sur la joue des enfants, de siffler les femmes, de poser la main sur la tête des chiens, d'interpeller les fleurs des fleuristes (Montherl.,Pte Inf. Castille, 1929, p. 624).
c) [Le compl. désigne la manœuvre, l'ordre demandé] Siffler la pause, la fin du match, la remise en jeu. On siffla le départ qui survint dans un branle énorme, en catastrophe de ferraille, à la minute bien précise (Céline,Voyage, 1932, p. 544).
En partic. Signaler l'exécution d'une manœuvre, en sifflant. Le vapeur de M. Merlin sifflait sa sortie et entrait dans le bief (Hamp,Champagne, 1909, p. 198).
2.
a) Se moquer, marquer son hostilité, sa désapprobation par des sifflements.
[Le compl. désigne le destinataire, une manière d'être du destinataire] Synon. huer.Ils ne se contentèrent pas de siffler les malheureux comédiens anglais, mais ils leur jetèrent des pommes à la tête et troublèrent si bien les représentations que l'on fut obligé de les suspendre (Delécluze,Journal, 1828, p. 453).Pendus en grappes autour des portières, on saluait chaque village de clameurs, on sifflait les Allemands, on chantait la Marseillaise (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 232).
[Le compl. désigne un spectacle, un auteur, un discours] Casimir Gide (1804-1868) vit son Roi de Sicile outrageusement sifflé à l'Opéra-Comique en 1830 (Dumesnil,Hist. théâtre lyr., 1953, p. 135).
b) Mod. Exprimer son approbation, son enthousiasme, selon l'usage du public populaire américain. Pour la Saint-Sylvestre, on réveillonna au dancing (...). On buvait ferme. Cela n'empêchait pas d'écouter le programme avec beaucoup d'attention, d'applaudir frénétiquement et de siffler, manière américaine d'exprimer le comble de l'enthousiasme (Triolet, Œuvres croisées, t. 13, L'Inspecteur des Ruines, Paris, R. Laffont, 1965 [1949], p. 179).
B. − Exécuter un air de musique, en sifflant. L'homme se laissait dandiner sur le dos de sa bête et sifflait un air campagnard (Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p. 118):
2. C'était bien lui, un peu courbé, les mains derrière le dos; cet uniforme si leste et si simple, ce petit chapeau si renommé! Il était debout sur le seuil de la porte, sifflant un air de vaudeville, quand je l'abordai. Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 155.
Siffler un air à un oiseau. Le lui apprendre, en sifflant. Synon. seriner.Ta ta ta! Vous parlez comme un petit sansonnet qui répète l'air qu'on lui siffle! (Claudel,Soulier, 1929, 3ejournée, 10, p. 824).
Vx, empl. factitif. Siffler un oiseau. Même sens. P. anal. Siffler la linotte. Indiquer à une personne ce qu'elle devra dire (dans une intrigue, lors d'un interrogatoire). Synon. faire la leçon, chambrer.Eh bien! cher père, trouvez-vous encore qu'il n'y a que les contre-révolutionnaires qui sifflent la linotte? (Desmoulinsds Vx Cordelier, 1793-94, p. 186).
C. −
1. Fam. Avaler en aspirant, boire d'un trait. Siffler une coupe de champagne. Et elle s'attablait très bien, sans afficher des airs dégoûtés comme la première fois, sifflant les verres d'un trait (Zola,Assommoir, 1877, p. 727):
3. − Oh! nous, répondit le reporter qui faisait avec ses lèvres, quand il voulait paraître modeste, la moue d'un homme qui siffle un œuf, nous ne sommes que des enfants. Tharaud,Dingley, 1906, p. 40.
Pop. Boire beaucoup. Le père Janet? C'était peut-être pas un gros buveur, mais il sifflait ses six litres tous les jours; de vin, eh, je compte pas le marc, ça c'est une autre affaire (Giono,Colline, 1929, p. 24).
2. Au fig., fam. Dépenser très rapidement. Vos cent mille francs sur la banque, mes cent mille francs sur sa charge, cent mille francs à monsieur Claparon, voilà trois cent mille francs de sifflés, sans les vols qui vont se découvrir, reprit le jeune notaire (Balzac,C. Birotteau, 1837, p. 232).
D. − En incise. [Le compl. est un énoncé]
1. Dire d'une voix âpre et stridente, dénotant la colère, l'hostilité. − Je suis bien libre, protestait le cousin. D'abord, elle est mieux que toi. − Une roulure, sifflait Juliette. Elle me paiera ça (Aymé,Jument, 1933, p. 221).Moi, croire? siffla Costals, avec un atroce mépris. Mais cela m'est venu ainsi (Montherl.,Pitié femmes, 1936, p. 1209).
2. Dire à voix basse ou à mi-voix. Synon. souffler.Et, se glissant vers Octave, il lui siffla dans l'oreille: « Amuse-les par ici en tirant sur la fenêtre, tantôt de ta place, tantôt de la mienne! Moi, je vais les prendre à revers! » (Verne,500 millions, 1879, p. 229).− Je vous défends de vous asseoir là, siffla-t-elle plus fort. − Chut, chut, fit-il en montrant du doigt à travers les murs M. et MmeLigneul (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p. 227).
REM. 1.
Sifflable, adj.[En parlant d'une pièce de théâtre] Qui mérite d'être sifflée (v. supra II A 2 a). Hector doit en partie son succès à ce qu'il n'y avait pas un vers choquant et sifflable, c'était l'ensemble qui était mortellement ennuyeux (Stendhal,Journal, t. 2, 1808, p. 410).
2.
Sifflade, subst. fém.,vx. synon. de sifflets(v. sifflet B 2).Pour couronner tous mes ennuis, j'aurai peut-être une sifflade de première classe et force pommes plus ou moins cuites (Sand,Corresp., t. 2, 1840, p. 151).
3.
Sifflage, subst. masc.,méd. vétér. ,,Bruit anormal que certains chevaux font entendre dans une allure un peu vive, ou lorsqu'ils font de grands efforts`` (Pearson 1872). Synon. cornage.
4.
Sifflée, subst. fém.,vx. Synon. de gorgée, lampée.[Il] aspira une longue sifflée d'air, tic qui lui était familier quand surgissait un événement considérable (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, p. 169).
5.
Sifflerie, subst. fém.,rare. Synon. de sifflement.Un léger susurrement, une obscure sifflerie, qui part doucement en soupir (Suarès,Voy. Condottière, t. 3, 1932, p. 131).
Prononc. et Orth.: [sifle], (il) siffle [sifḽ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. [D'un animal] pousser un cri 1. 1130-40 sifler intrans. (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 313 [ms. A]: Corocha soi et si sifla [le dragon]); ca 1290 (Gautier de Bibbesworth, Traité, éd. A. Owen, 253: cerpent cifle); 1538 part. prés. adj. sifflants (Est., s.v. sibilus: sibila ora [angium]) 2. 1539 [entendre] siffler l'escoufle (Cl. Marot, Œuvres lyriques, LXXXIX, Eglogue III, 218, éd. C. A. Mayer, p. 351). B. 1. a) ca 1170 sifler « [d'une personne] produire un son aigu en refoulant l'air par la bouche » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1990; éd. W. Foerster, 2043: var. sible, ms. B, déb. xiiies.); 1680 « id. à l'aide d'un sifflet » (Rich.); b) 1690 en parlant de tuyaux d'orgues (Fur.); c) 1878 en parlant d'un bateau, pour avertir (Flaub., Corresp., p. 125); 1890 p. ext. (Zola, Bête hum., p. 153: le mécanicien sifflait éperdument); 2. 1387-91 siffler pour les chienz (Gaston Phébus, Chasse, éd. G. Tilander, 75, 9, p. 278); fin xives. [ms.] trans. cyfler ung levrier (Froissart, Chron., III, § 21, éd. L. Mirot, t. 12, p. 84, 22, var. ms. Besançon 865); 3. 1547 trans. siffler une chanson (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, VIII, éd. J. M. Guichard, p. 181: sublant ou sifflant, lequel que l'on voudra, ou tous les deux, une chanson); 1643 en parlant d'un oiseau (Saint-Amant, Rome ridicule ds Œuvres, éd. J. Lagny, t. 3, p. 77, 994: En marbre, en airain on les grave [Pétrarque et Du Bellay] [...] Et jusqu'au Merle d'un Fripier, Il les sifle alors, et s'en brave); 4. 1549 siffler contre aucun; siffler [quelqu'un] « huer quelqu'un à coups de sifflet » (Est.); 1552 estre huyé et sifflé et chassé du theatre (Est., s.v. sibilus); 1738 [pièce de théâtre] sifflée (Piron, Métromanie, V, 2 ds Littré); 5. 1658 siffler [un oiseau] « lui apprendre à siffler des airs » ici, fig. siffler [quelqu'un] « l'instruire de ce qu'il doit faire » (Guez de Balzac, Aristippe ou De la Cour, 2ediscours ds Œuvres, éd. 1665, t. 2, p. 142); 1688 siffler des serins au flageolet (La Bruyère, Caractères, De la Mode, 2 ds Œuvres, éd. J. Benda, p. 390). C. Se moquer, plaisanter fin xiies. chifler intrans. (Lai du cor, 268 ds T.-L.); ca 1200 trans. cifler [aucun] (St Jean Bouche d'Or, 562, ibid.). D. P. anal. 1. 1306 « produire un bruit aigu [vent, flèche fendant l'air] » (Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 19250: Quarriaus siflent); 2. a) 1552 part. prés. adj. voix aiguë et sifflante (Pontus de Tyard, Disc. philos., 25b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 163); b) 1702 id. consones siflantes (Fur., s.v. siflant); 1835 id. subst. fém. sifflante (Ac.); c) 1718 (Ac.: sa poitrine siffle). E. 1. 1640 siffler la rostie; siffler la linotte; siffler pour les bourgeois « boire beaucoup » (Oudin Curiositez); 1718 « boire » (Le Roux); 2. 1837 p. anal. « dilapider » (Balzac, loc. cit.). Siffler est issu du lat. vulg. sifilare, doublet osco-ombrien du class. sibilare « siffler », intrans.; « siffler [quelqu'un] ». D'apr. Nonius (ives.), sibilare aurait été en usage dans les classes cultivées, tandis que les classes pop., subissant l'empreinte des patois ruraux, auraient utilisé sifilare; cf. aussi le dér. sifilum (class. sibilum) CGL IV, p. 395, 3; v. M. Niedermann, Précis phon. hist. lat.4, § 48; Váán., § 169. De sibilare, le type sibler, relevé notamment dans les dom. fr.-prov. (ca 1160 [copiste de l'est de la France] en parlant d'un serpent Eneas éd. J. J. Salverda de Grave, 2594; déb. xiiies. [dial. bourg.?] Chrétien de Troyes, Erec, var., supra B 1; xiiies. fr.-prov. Isopet de Lyon, X, 29 ds Rec. des Isopets, éd. J. Bastin, t. 2, p. 103) et occit. (1130-48 siular « siffler [un oiseau] » Marcabru, Poés., XIX, 65, éd. J. M. L. Dejeanne, p. 92; 1225-28 ciblar « émettre un sifflement » Jaufre, éd. Cl. Brunel, 2778). Les 2 types sifler (dominant dans le domaine d'oïl) et sibler connaissent des var. d'orig. onomat. [ts-; tš-; š-]. Ils connaissent aussi, à côté des formes en si-, des formes parallèles en su- corresp. respectivement à un lat. vulg. *sufilare (cf. la gl. suiflum: sifilum, CGL V, p. 484, 53) et *subilare. Le type sufler (fin xiiies. trans. « railler, se moquer de » Liv. des Machab., éd. Goerlich, 37) est relevé notamment en wallon et dans les dial. norm. de l'ouest. Le type subler est relevé en agn. dès ca 1170 (Rois, éd. E. R. Curtius, III, IX, 8, p. 133), s'étendant progressivement dans la plus grande partie des domaines d'oïl et d'oc; pour la répartition précise de ces types, v. FEW t. 11, pp. 564b-570b. Le sens « boire » s'explique soit p. anal. entre le sifflement qu'on attaque par une inspiration rapide, et l'absorption rapide d'un liquide d'un seul trait, soit parce que l'aspiration très rapide d'un liquide par un buveur peut produire une espèce de sifflement. Fréq. abs. littér.: 1 512. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 539, b) 2 246; xxes.: a) 2 516, b) 2 399. Bbg. Wartburg (W. von). Sibilare. In: Deutsche Akademie der Wissenschaft zu Berlin. 1956, pp. 389-399.

Vous pouvez rechercher des mots similaires à sifflées :

SiffléesHumerDésapprouverChahuterHuerHélerAssibilerFlûterCornerBoireHucherSerinerHouspillerStridulerS'envoyerLamperEnfilerPépierBruireEngloutirPersiflerSiffloterViderChanterConspuerHonnirAppelerS'enfilerTinterVilipender

Information à propos de "sifflées" :

VIDEO. Handball : prise de catch en zone, deux fautes non sifflées et une défaite au bu...

VIDEO.
Handball
prise
catch
zone
fautes
sifflées
défaite
buzzer
Frontignan

Angleterre-Afrique du Sud: Ben O'Keeffe sifflé lors de l'échauffement

Angleterre-Afrique
OKeeffe
sifflé
lors
échauffement
Sport

Angleterre-Afrique du Sud : l'arbitre Ben O'Keeffe copieusement sifflé par le Stade de ...

Angleterre-Afrique
arbitre
OKeeffe
copieusement
sifflé
Stade
France
INFO

Rudy Gobert peste contre les fautes sifflées sur Joel Embiid

Rudy
Gobert
peste
contre
fautes
sifflées
Joel
Embiid
BasketUSA

Ligue 1. Arbitrage : pourquoi les deux mains contre l'OL n'ont pas été sifflées

Ligue
Arbitrage
pourquoi
mains
contre
nont
été
sifflées
Progrès

Maroc : «Tutlayt n ansagh», une tradition ancestrale amazighe de langue sifflée

Maroc
Tutlayt
ansagh
tradition
ancestrale
amazighe
langue
sifflée
Yabiladi

Les Lakers envoient des vidéos sur des fautes non-sifflées sur LeBron James à la NBA

Lakers
envoient
vidéos
fautes
non-sifflées
LeBron
James
Free
Agent

Real Madrid

Real
Madrid
Atlético
minute
silence
Beckenbauer
sifflée
Kroos
hué
Ambiance

PORTRAIT. Cécile le Talec : langage plastique au son des langues sifflées et des chants...

PORTRAIT.
Cécile
Talec
langage
plastique
langues
sifflées
chants
oiseaux
France

Initiation à la langue sifflée - Université de Pau et des Pays de l'Adour

Initiation
langue
sifflée
Université
Pays
Adour
UPPA

UNESCO - Le langage sifflé de l'île de la Gomera (îles Canaries), le Silbo Gomero

UNESCO
langage
sifflé
île
Gomera
îles
Canaries
Silbo
Gomero
UNESCO

PSG : Layvin Kurzawa sifflé et moqué pour son retour

Layvin
Kurzawa
sifflé
moqué
Sport.fr

À Aas, en Béarn, le mystérieux langage sifflé a traversé le temps

Béarn
mystérieux
langage
sifflé
traversé
temps
LaDepeche.fr

Les étranges effets sur le cerveau des langues sifflées

étranges
effets
cerveau
langues
sifflées
Sciences
Avenir

Le PSG dernier de Ligue 1 au nombre de fautes sifflées en sa faveur

dernier
Ligue
nombre
fautes
sifflées
faveur
PARIS
STATS
GERMAIN

Selon Dupond-Moretti, les femmes «regrettent de ne plus être sifflées»

Dupond-Moretti
femmes
regrettent
sifflées
Minutes

Sandrine Rousseau huée lors d'une manifestation : « pourquoi les femmes sont-elles siff...

Sandrine
Rousseau
huée
lors
manifestation
pourquoi
femmes
sifflées
Ouest

VIDEO. Dans les Pyrénées-Atlantiques, des collégiens apprennent une langue sifflée

VIDEO.
Pyrénées-Atlantiques
collégiens
apprennent
langue
sifflée
franceinfo

Cours de langue sifflée à l'UPPA - Université de Pau et des Pays de l'Adour

Cours
langue
sifflée
UPPA
Université
Pays
Adour
UPPA

Révolution dans le foot belge: les fautes de main plus toujours sifflées, les célébrati...

Révolution
foot
belge
fautes
main
toujours
sifflées
célébrations
comptabilisées
arrêts

Manifestation de soutien aux Iraniennes: entre Rousseau et Rossignol, l'applaudimètre d...

Manifestation
soutien
Iraniennes
Rousseau
Rossignol
applaudimètre
diverge
Libération

Roland Garros : sifflée par le public, la Russe Daria Kasatkina demande de ne pas propa...

Roland
Garros
sifflée
public
Russe
Daria
Kasatkina
demande
propager
haine

Ogeu-les-Bains : une soirée sur le thème du langage sifflé

Ogeu-les-Bains
soirée
thème
langage
sifflé
République
Pyrénées

NBA : Kevin Durant a commis deux fautes non sifflées sur LeBron James

Kevin
Durant
commis
fautes
sifflées
LeBron
James
Europe

Sandrine Rousseau huée à Paris : « Je me demande quelles étaient les intentions des man...

Sandrine
Rousseau
huée
Paris
demande
quelles
étaient
intentions
manifestants
Ouest-France

Le siffleur, c'est Fred Radix, virtuose de la musique sifflée

siffleur
Fred
Radix
virtuose
musique
sifflée
franceinfo

Sandrine Rousseau sifflée à Paris : elle assure ne pas avoir été la seule femme ciblée,...

Sandrine
Rousseau
sifflée
Paris
assure
avoir
été
seule
femme
ciblée

Main non sifflée dans la surface : pourquoi on risque d'en voir beaucoup à l'Euro

Main
sifflée
surface
pourquoi
risque
voir
beaucoup
Euro
INFO

Sandrine Rousseau (EELV) s'interroge sur le fait d'avoir été sifflée à la manifestation...

Sandrine
Rousseau
EELV
sinterroge
avoir
été
sifflée
manifestation
Iraniennes
Provence

Sandrine Rousseau sifflée lors d'une manifestation : les explications de la députée con...

Sandrine
Rousseau
sifflée
lors
manifestation
explications
députée
contestées
Parisien

L'arbitre Eddy Viator recordman des finales sifflées depuis un siècle

Larbitre
Eddy
Viator
recordman
finales
sifflées
depuis
siècle
Basket
Europe

Maïwenn l’assume : elle “aime être sifflée dans la rue”

Maïwenn
assume
“aime
sifflée
rue”
Gala

Fédérale 3. 52 pénalités ont été sifflées au total, tout le monde s'est emmerdé ! lâche...

Fédérale
pénalités
été
sifflées
total
monde
sest
emmerdé
lâche
coach

Sandrine Rousseau sifflée, hier, lors de la manifestation pour les femmes iraniennes à ...

Sandrine
Rousseau
sifflée
hier
lors
manifestation
femmes
iraniennes
Paris
essaie

Quizz : Comment les fautes sont-elles sifflées au handball ?

Quizz
Comment
fautes
sifflées
handball
LYonne
Républicaine

La Marseillaise sifflée, le gardien italien la transforme en applaudissements

Marseillaise
sifflée
gardien
italien
transforme
applaudissements
Atlantico

Sandrine Rousseau huée à Paris : « Je me demande quelles étaient les intentions des man...

Sandrine
Rousseau
huée
Paris
demande
quelles
étaient
intentions
manifestants
Maville.com

Football: Des mains involontaires ne seront plus sifflées

Football
mains
involontaires
seront
sifflées
Lessentiel

VIDEO. CHAMPIONS CUP. La polémique enfle après le plaquage cathédrale non sifflé sur Ma...

VIDEO.
CHAMPIONS
CUP.
polémique
enfle
après
plaquage
cathédrale
sifflé
Mallia

Liverpool : Victime de fautes non sifflées, le traitement de Mané offusque Klopp

Liverpool
Victime
fautes
sifflées
traitement
Mané
offusque
Klopp
wiwsport

Marseillaise sifflée: Hollande remercie Renzi pour le geste de Buffon

Marseillaise
sifflée
Hollande
remercie
Renzi
geste
Buffon
seneplus.com

Liverpool - Le Sénégalais victime de fautes non sifflées : Klopp peste contre le traite...

Liverpool
Sénégalais
victime
fautes
sifflées
Klopp
peste
contre
traitement
réservé