SIGNOR, subst. masc.;SIGNORA, subst. fém.
[En Italie] Monsieur; madame. Une signora en robe verte, en chapeau de paille couvert d'un voile, priait devant la chapelle du saint [Antoine] (Chateaubr.,Mém., t. 4, 1848, p. 435).− Mais alors vous avez cinq, vous avez gagné! − Si signor (Proust,Sodome, 1922, p. 975).−
[Suivi d'un n. propre] Il (ou le) signor X; la signora X. L'hôtellerie du signor Arlecchino, qui nous avait tous conviés à un régal de macaronis à l'huile et de polenta à l'ail (Bertrand,Gaspard, 1841, p. 178).Un tel accent comique qu'il finit par faire éclater de rire jusqu'à la signora Rosa! (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 124).Rem. En cont. esp., par erreur d'attrib. géogr. : Jacques Gautier venait de publier un recueil de Rodomontades espagnoles. En 1626, paraissait à Rouen même, sous le titre d'Emblèmes pour les actions et perfections du signor espagnol, un livre satirique (Brasillach, Corneille, 1938, p. 132).
Prononc.: [siɳ
ɔ:ʀ], [-ʀa]. Étymol. et Hist. 1. 1643 Signor (Saint-Amant, Rome ridicule, 893, éd. J. Lagny, p. 69: Mais jusques aux dernieres bornes Je m'ébahy, lorsque je voy. Ces Signors qui vous font la loy [aux Romaines], Avoir tant de crainte des Cornes); 2. 1661-78 signora (Cardinal de Retz, Mém., éd. A. Feuillet et J. Gourdault, t. 4, p. 132). Empr. à l'ital.signore, d'abord « seigneur » (dep. le xiiies.), puis titre respectueux placé avant le n. (dep. le xives.), et à son fém. signora « madame » (dep. le xves.; v. DEI); signore est issu du lat. senior, -oris (cf. senór).