b) Moment où prend fin ce qui se déroule dans le temps. Terme d'une existence. Le sentiment de l'éternité de la peine est indispensable dans un criminel, pour qu'il soit puni. Si tu portes dans les punitions une idée de terme, tu y portes une idée de temps (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p. 88).J'apparaissais au terme de sa longue vie, sa barbe avait blanchi, le tabac l'avait jaunie et la paternité ne l'amusait plus (Sartre, Mots, 1964, p. 14).♦ Arriver, toucher au terme, à son terme. Arriver à la fin. Arrivé au terme de son congé (...) Robert ne put trouver le courage d'abandonner pour plusieurs mois cette femme idolâtrée: il préféra renoncer à sa carrière (Feuillet, Veuve, 1884, p. 16).La période de la démocratie purement politique touche à son terme, c'est la période de la démocratie sociale qui commence (Jaurès, Armée nouv., 1911, p. 260).
♦ Mener qqc. à terme. Terminer, achever quelque chose. Ils avaient besoin de la lune et des étoiles pour s'assurer que l'île ne chassait pas sur ses ancres − pour oser et mener à terme la besogne (Queffélec, Recteur, 1944, p. 123).La proportion des étudiants menant leurs études à leur terme est plus élevée dans les instituts qu'au CNAM (Encyclop. éduc., 1960, p. 282).
♦ Mettre un terme à qqc. Cesser de faire quelque chose; faire cesser quelque chose. Mettre un terme à des allégations, à des désordres, à des récriminations. Elle croit follement que tout vient de finir, prison, solitude, qu'une tâche est achevée, que le verdict de douze braves gens, qui ont tremblé de pitié, met un terme à une phase de son existence (Colette, Pays connu, 1949, p. 155).Je ne compte pas (...) beaucoup que ces engagements si catégoriques qu'ils soient, suffisent à mettre un terme à la propagande de l'ennemi (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 461).
− En partic.
α) Vx. Le terme (de la vie). La mort. Une fois la chute fut si forte que je croyais le terme arrivé (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 241).♦ Toucher à son terme, approcher de son terme. Être mourant. Le bonhomme qui approchait de son terme, fut touché des soins désintéressés de Luca (Feuillet, Onesta, 1848, p. 212).
♦ Littér. Terme fatal. Nous sommes les enfants du pouvoir infernal, De ce pouvoir caché dans toute créature, Qui mène toute chose à son terme fatal Et fait que rien de beau dans ce monde ne dure (Barbier, Ïambes, 1840, p. 256).
β) Moment où prend fin, normalement, la gestation. Accoucher à terme, avant terme; enfant né, venu à terme, avant terme; femme proche, près de son terme. La Brège: Et maintenant, toi, Hortense, couche-toi! (...) Monsieur Saumâtre (...): Ah ça! qu'est-ce que ça veut dire? La Brège: Cela veut dire (...) que ma dame, enceinte, est à terme, et que la loi lui donne neuf jours pour accoucher (Courteline, Client sér., Hortense couche-toi! 1894, iii, p. 83).Un enfant est pré-terme s'il est né avant le septième jour de la 36esemaine. S'il est né après, il est « à terme ». La période dite « à terme » commence en effet à la 37esemaine (...). Après 42 semaines, c'est la période post-terme (A. Minkowski, Pour un nouveau-né sans risque, 1976, p. 32).P. métaph. Une œuvre, c'est un enfant sacré qu'il est criminel de ne pas mener à terme (Zola, Travail, t. 1, 1901, p. 325).♦ [À propos d'animaux] La vache pleine et dont le terme arrive Reste à l'étable, et sans labeur nouveau, Paisiblement sur une couche oisive (Barbier, Ïambes, 1840, p. 220).