1. [Le suj. désigne un inanimé] a) Être déplacé rapidement et violemment. Synon. être projeté, valdinguer (fam.).Vaisselle qui valse; vitres qui valsent. Elle piquait une crise chaque fois qu'elle lisait un écho sur Robert (...). Voilà que de nouveau les portes claquaient dans la maison, les meubles valsaient, des livres s'abattaient avec fracas sur le plancher (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 163).− [Dans une tournure factitive] Faire valser qqc.Déplacer violemment. Faire valser la porte. Le vieux parvient à s'arracher un sourire tordu: − Jacques... Tu plaisantes?... Il articule à peine... Jacques, d'une beigne, lui fait valser le béret (B. Blier, Les Valseuses, 1989 [1972], p. 398).
b) Faire valser l'argent, les millions. Dépenser sans compter. (Dict. xxes.).
c) Être soumis à des changements rapides. Ben ça, là, l'étiquette. Elle a valsé, 90 centimes de plus que la semaine dernière (Le Monde, 19 févr. 1987, p. 32, col. 5-6).♦ Envoyer valser qqc. Abandonner, quitter. Synon. fam. plaquer.Nous prîmes congé, avec des vœux et la promesse de nous revoir bientôt à Paris, le portier jurant d'envoyer tout valser et de rentrer dare-dare (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 46).
2. [Le suj. désigne un animé] Faire valser qqna) Importuner, tracasser. Elle était persuadée qu'il en usait [de pain grillé] pour faire des manières et la faire « valser » (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 27).
b) ,,Accabler de coups`` (Larch.1880). Il disait dans un grognement: « Va-t-on bientôt les faire valser, les Boches? » (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 59).
c) Chasser, congédier sans égards. Synon. balancer (pop.), envoyer* promener (fam.).Faire valser un domestique. Mais un jour il mettra la main sur la presse, fera valser les quelques journalistes français qui ont été assez naïfs pour s'accrocher aux branches (M. Droit, Le Retour, Paris, Julliard, 1964, p. 221).
d) Déplacer sans égards. Faire valser des fonctionnaires. On l'avait fait valser [un militaire], suivant l'usage, de Toulon à Cherbourg, de Cherbourg à Rochefort (Mille, Barnavaux, 1908, p. 283).Il fallait (...) participer un peu aux mouvements administratifs en faisant valser des préfets, simplement pour se donner de grands airs (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 182).